La fabrication additive dans l’industrie des boissons
Dans l’industrie agroalimentaire, les termes « fabrication additive » ou « impression 3D » évoquent en premier lieu des solutions d’impression qui permettent d’extruder différents aliments tels que de la pâte ou du chocolat. Or, les possibilités d’utilisation de la fabrication additive vont bien plus loin dans l’industrie agroalimentaire et, surtout, dans celle des boissons.
Dans cette industrie, ce qui compte c’est la cadence : il n’est pas rare d’avoir des taux de production de 40 000 à 80 000 bouteilles ou canettes par heure. Un arrêt de production ou un délai d’attente pour une pièce de rechange peut vite coûter cher. En cas d’arrêt de production, l’embouteilleur doit souvent se rabattre sur d’autres lignes de remplissage et les adapter d’abord aux conditionnements. Selon le site 3D-Druck.com (principal magazine en ligne indépendant pour la fabrication additive en langue allemande), un arrêt de production d’une heure peut coûter entre 4000 et 30 000 euros, selon la taille et la capacité de la ligne de remplissage complète.
Dans l’industrie des boissons, ce coût peut être évité grâce à la fabrication additive. La commande, l’expédition et l’installation de pièces de rechange classiques prennent souvent beaucoup de temps alors que les pièces fabriquées selon le procédé additif sont imprimées rapidement en cas de besoin et leur conception peut même être optimisée.
Outre leur disponibilité rapide, les pièces fabriquées en métal de manière additive possèdent encore d ’autres avantages par rapport aux pièces moulées, en particulier dans l’industrie des boissons.
Tout d’abord, des pièces telles que la roue d’une pompe, par exemple, ne doivent pas être de conception massive (contrairement aux pièces moulées). Au contraire : des structures bioniques légères, telles que les structures alvéolaires ou en treillis, se sont avérées particulièrement appropriées. Offrant une grande stabilité, elles sont aussi bien plus légères que les pièces massives, ce qui permet des économies d’énergie au niveau de l’entraînement.
La fabrication additive permet par ailleurs d’utiliser des aciers de duretés plus élevées, ce qui réduit l’usure pendant le fonctionnement.
Enfin, de nombreuses pièces moulées classiques en acier inoxydable présentent des bulles de gaz ou des défauts de cavités (retassures). Ces retassures proviennent de la contraction du volume de matériau causée par le refroidissement et la solidification de la masse fondue. Les pièces moulées présentant ce type de cavité peuvent être défectueuses, voire totalement inutilisables, en cas de forte sollicitation. Dans l’industrie agroalimentaire et des boissons, les retassures sont d’ailleurs considérées comme de potentiels pièges à impuretés qu’il faut éviter à tout prix. Ici, la fabrication additive présente un autre atout majeur : son procédé couche par couche ne produit pas de retassures. La densité de la pièce est comparable au matériau forgé.
En résumé : la fabrication additive permet d’écourter les temps d’arrêt des unités de remplissage de boissons à une durée qui semblait encore inimaginable récemment.