Magazine KSB : et c’est là que l’EEI entre en jeu ?
S.H. : exactement ! Un règlement européen prévoyant une évaluation plus réaliste de l’efficacité énergétique des pompes à rotor sec est actuellement en projet. EEI signifie « Energy Efficiency Index » (indice d’efficacité énergétique). Ici, la puissance absorbée du moteur électrique est mise en relation avec la puissance hydraulique. On calcule donc la quantité d’électricité dont la pompe a besoin pour acheminer une quantité d’eau donnée.
Magazine KSB : comment déterminer cette valeur ?
S.H. : comme le MEI, l’EEI n’est pas une grandeur mesurée absolue, mais une valeur relative. Pour l’évaluer, on se base également sur les valeurs de référence des pompes disponibles sur le marché. Le calcul de la valeur s’effectue en comparant la puissance absorbée moyenne de la pompe à la puissance absorbée de référence d’une pompe standard actuelle. Un EEI de 0,3, par exemple, signifie que la pompe ne nécessite que 30 % de la puissance définie comme valeur limite critique. Ou plus simplement : plus l’EEI est faible, moins la pompe consomme d’énergie. Mais attention ! À l’avenir, l’EEI d’une pompe à rotor sec ne pourra pas être comparé avec celui d’une pompe à rotor noyé, car on utilise d’autres puissances de référence comme base de calcul.
Magazine KSB : d’accord et comment avez-vous procédé pour obtenir un EEI aussi bas que possible pour la nouvelle EtaLine Pro ?
S.H. : l’IE et le MEI nous permettent de voir qu’une pompe est constituée de composants très différents. Tout d’abord l’élément central de la pompe : l’hydraulique, c’est-à-dire la roue montée dans le corps de pompe, qui aspire le fluide et le propulse dans la tuyauterie de refoulement. Ensuite, on a le moteur qui fait fonctionner l’hydraulique. Sur les pompes modernes, on a en plus la commande électronique avec les capteurs, la régulation de vitesse, etc.
Jusqu’à présent, chacun de ces composants était conçu pour apporter distinctement une efficacité énergétique optimale. Nous avions donc un moteur au fonctionnement économique, une hydraulique efficace et une unité de commande optimisée. Chaque composant séparément. Le problème est qu’il faut d’abord les assembler au mieux pour les coordonner ensuite correctement.
Magazine KSB : cela rappelle un peu une équipe de foot…
S.H. : c’est tout à fait ça : on a un gardien de but de classe mondiale, un milieu de terrain de haut niveau et un attaquant talentueux. Cela nous fait déjà une forte probabilité d’avoir une bonne équipe. Maintenant ce qui compte, c’est que ces trois joueurs aient également une excellente synergie quand ils jouent ensemble. J’ose même affirmer qu’une équipe parfaitement rodée pourra battre ces trois champions. Pour revenir à la pompe : nous avons constaté que nous avions atteint une efficacité énergétique globale très élevée avec nos composants individuels, mais qu’un système global parfaitement coordonné nous offrirait encore plus de potentiel. Dans la mesure du possible, il fallait supprimer complètement tout adaptateur et toute interface dont nous avions besoin jusqu’à présent pour regrouper les composants individuels. Car ils sont eux aussi gourmands en énergie.